« Et il foula la terre avec légèreté », prix Tournesol 2018.
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Laurent Bonneau pour le prix Tournesol 2018.

 »Et il foula la terre avec légèreté » prix Tournesol 2018

Le 22° prix Tournesol, qui récompense chaque année en marge du Festival d’Angoulême, la meilleure BD écolo de l’année, a été attribué cette année à  »Et il foula la terre avec légèreté », de Laurent Bonneau (dessin) et Mathilde Ramadier (scénario), paru chez Futuropolis.

Le jury, qui change chaque fois, été présidé cette année par Sandrine Rousseau, ex- dirigeante d’EELV, auteure et économiste et composé de l’éditeur Vincent Bernière (qui vient de relancer les Cahiers de la BD), du critique Florian Rubis, de la bédéaste Natacha Sicaud (choisie par EELV-Charente), de la bibliothécaire BD Joëlle Bernard et du lauréat de l’an dernier Martin Veyron.

Devant choisir un ouvrage de qualité, tant scénaristique que graphique, mettant en lumière une ou plusieurs valeurs de l’écologie politique, le jury a élu cet album parmi les 9 présélectionnés par un groupe de travail.

L’album raconte avec justesse l’histoire des habitants proches du cercle polaire, au Nord de la Norvège, les îles Lofoten, où un gisement de pétrole va être exploité avec les conséquences qu’on devine. Un jeune chercheur est nommé pour participer aux travaux préparatoires. Il n’en reviendra pas indemne. La confrontation éternelle entre progrès technologique et qualité de vie est posé une fois de plus, dans un décor naturel puissant et avec une poésie certaine, malgré la dureté de la vie si loin du reste du monde. Le solide scénario de Mathilde Ramadier est servi par le superbe dessin de Laurent Bonneau, dont le sens narratif est remarquable.

Mathilde Ramadier, scénariste déjà aguerrie ( »Berlin 2.0 »,  »Sartre »,  »Le secret le mieux gardé du monde »,  »Bienvenue dans le nouveau monde ») a l’habitude d’aborder les sujets politiques de front. Après les Panama papers et l’horreur des start-ups, ce récit très original la place pour de bon parmi les auteures à suivre.

Laurent Bonneau, dessinateur qui monte ( »Metropolitan »,  »Ceux qui me restent »,  »Nouvelles graphiques d’Afrique ») travaille comme un peintre, sans jamais oublier qu’il raconte une histoire. L’âpreté de la vie insulaire, les dégâts environnementaux, la nature, le froid, vus au prisme d’un héros ordinaire, sans conscience a priori, tout cela concourt à faire de ce livre un des meilleurs de l’année.

Contact : yves.fremion@gmail.fr ou 06 7149 2587